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Comment on passe de l'idée à sa concrétisation ?

Écrire un livre, c’est l’aventure la plus incroyable que j’ai été amenée à vivre mais aussi la plus confrontante. Parce qu'écrire, c’est décider de se découvrir et s’auto-publier, c’est décider de se dévoiler. C’est autoriser quelqu’un d’autre à entrer dans notre intimité.


Mais par quoi on commence, comment on fait pour passer de l’idée à sa concrétisation ?


Je pense qu’il existe de nombreuses manières de s’y prendre.Certain·e·s auront besoin de calme, d’autres de bruit, d’avoir du temps, de l’espace, d’autres d’être compressé·e·s, pressé·e·s. Je ne crois pas qu’il y ait de règle pour la créativité.


Enfin, si ce n’est de passer à l’action. Peu importe que ce soit bon, que ce soit le début, la fin. Que ce soit brouillon, le plus important, c’est de créer cette matière dont on aura besoin pour couper, remodeler, avancer.


Pour “Jusqu’à toi”, j’ai listé des épisodes, des moments que je voulais écrire. Les premières versions étaient longues, détaillées, remplies de colère, de tristesse. Ce sont des textes intransmissibles et pourtant nécessaires. Parce que pour trouver la bonne distance, il faut d’abord se libérer, décharger toutes les émotions qui nous empêchent de trouver notre ton.


Confronter son travail :


J’avais différents fichiers, tout était mélangé. Et pour y voir un peu plus clair, j’ai fait un stage d’écriture avec Florentine Rey. J’ai obtenu des retours de qualité de la part du groupe. J’ai pu affiner mes idées et poursuivre avec un peu plus de clarté.


Au début, tout le texte était écrit d’un seul regard. Celui d’une petite sœur à la fois concernée et pourtant si éloignée de la réalité. Jusqu’à ce que je décide de faire parler chaque personnage. J’ai alors dû me plonger dans leur peau et essayer de ressentir comment elle, lui, eux, avaient vécu ces différents moments.


Quel exercice incroyable ! Pour en faire un livre ou non, je ne peux que recommander de se mettre à la place de notre père, notre mère, d’un·e proche, parce qu’un coup, toute la colère, les imprécations retombent, se transforment en compassion.


Accepter que c'est un processus long


Ensuite, il faut accepter qu’il y a des semaines, des mois, où il ne se passera rien. Où l’on loupe nos rendez-vous. Ce n’est pas grave parce que quand on n’écrit pas, on vit, ça travaille autrement, ça nous permet de respirer, de prendre un peu de distance avec ces mots qui nous ont, à un moment donné, étouffés. Que l’on retrouvera plus tard, le cœur léger.


Jusqu’à ce qu’on retrouve le feu, que quelque chose nous dise, nous crie : allez, remets-toi à écrire, je sais maintenant ce que tu dois dire ! Et là, ce sont des jours, des nuits de frénésie. Les mots coulent, les idées fusent et, comme par magie, tout s'imbrique.


Comment sait-on que le texte est prêt ?


Personnellement, je l’ai ressenti. Je l’ai fait relire deux fois par Florentine Rey et je l’ai relu moi-même des dizaines de fois et, à un moment donné, arrivée à la fin d’une énième lecture, j’ai pleuré de joie, parce que j’ai su que ce chapitre-là était terminé.


 
 
 

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